Liliane Lurçat

Un parapluie pour monter jusqu’au ciel

Les souvenirs de jeunesse de Liliane Lurçat ressemblent à un roman d’apprentissage. Comme elle l’a expliqué ailleurs : “Ma formation de psychologue a deux sources, l’école de la vie pendant l’Occupation allemande, et plus tard, l’attention affectueuse d’un maître…

C’est le récit de cette “école de la vie” qui est ici présenté au lecteur. École souvent rude et parfois cruelle, mais école riche d’enseignements. Pour ceux qui sont nés dans des périodes plus tranquilles et ont parfois rêvé d’une jeunesse plus aventureuse, l’histoire de cette jeune femme qui a eu seize ans à Drancy en 1943, et dont la guerre a occupé une large partie de sa jeunesse, est édifiante.

Elle est un modèle de courage, d’obstination et de foi en l’avenir. A aucun moment, on ne la sent céder au désespoir. Le séjour de dix mois à Drancy et Vittel sonne pourtant pour elle le glas de l’insouciance, comme elle l’écrit : “J’ai laissé ma jeunesse dans les camps. Plus jamais je ne serai tranquille ; plus jamais je ne l’ai été”.

Et pourtant, le récit dramatique ne sombre jamais dans le tragique. On y devine une force de caractère, qui s’est forgée dans l’épreuve mais n’a jamais renoncé à la gaieté et à la joie de vivre.

Dans la presse
Très beau récit autobiographique, d’une époque où de nombreux quartiers de Paris étaient encore populaires. Petite histoire qui s’inscrit dans la grande, on rit volontiers à des situations décrites avec simplicité. Même dans une époque très compliquée, il reste toujours de l’espoir. A lire absolument…
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5/5
Dominique Pulejo, Amazon
Il y a dans ce livre de Liliane Lurçat une acuité du regard qui le rapproche des caricaturistes… et les portraits qu’elle fait défiler en quelques coups de crayon alertes sont hauts en couleurs. Les portraits de ses parents sont des petits chefs-d’œuvre qui intègrent le physique, le psychologique et le sociologique, un peu comme Honoré Daumier.
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5/5
Olivier Ypsilantis, Zakhor Online
Ce livre vous donne un coup dans l’estomac. C’est un document extraordinaire, avec une grande force littéraire.
5/5
Michel Gurfinkiel, Ecrivain et journaliste

Les souvenirs de Liliane Lurçat sont écrits au présent, ce qui leur donne un rythme rapide et presque haletant…

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5/5
Liliane Messika, Mabatim.info
Ce récit, sobre et dénué de sentimentalisme, d’une jeune Juive née en Palestine, mais dont la famille a dû s’installer à Paris, faute de travail à Jérusalem, est un témoignage, à la fois réaliste et émouvant. Un très beau texte à l’écriture incisive et enlevée.
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5/5
Evelyne Tschirhart, Lettres d’Israël
Le regard d’EVELYNE TSCHIRHART

Lipah observe les adultes, s’étonne de leurs lubies mais ne s’en laisse pas compter. Elle a une forte personnalité qu’elle s’est forgée, en partie, en comptant sur son observation et son bon sens. Elle semble n’avoir peur de rien !

Cependant, elle comprend d’emblée que l’école est indispensable pour progresser et affiner son esprit, sa capacité à analyser et ses qualités s’exprimeront pleinement dans ses livres dans lesquels elle affirmera l’idée que le rôle de l’école est avant tout la transmission des connaissances, s’opposant en cela aux lubies des pédagogistes qui ont détruit le savoir nécessaire à l’esprit rationnel. Et pour une enfant d’origine étrangère, l’école sera à jamais le moyen de s’intégrer dans le pays d’accueil, de l’aimer en le faisant sien, sans pour autant renier ses origines.

Cette intégration n’est pas sans conséquences car elle établit une rupture avec la famille qui parle une autre langue (le yiddisch). Se trouver entre deux cultures n’est pas facile quand on est enfant et adolescent. Il faudra le temps de la maturité pour que ce clivage s’efface.

Le dilemme d’être juif

Ce dilemme, la plupart des Juifs l’ont connu, surtout quand on vient d’ailleurs et qu’on vit en France. Lipah l’exprime ainsi : « Un double modèle s’exerce sur moi, à la fois juif et non juif. Je me sens au bout de l’index pointé sur les Juifs et je baisse le nez. Je me sens aussi derrière lui, de plusieurs façons. « C’est vous qui le dites, et si je refuse d’être ce juif au nez crochu ? Après tout, de religion je n’en ai pas plus aujourd’hui qu’hier. Et puis je suis quelqu’un, une personne, j’existe pour moi et pas seulement par mes parents. Et justement, je me sens différente d’eux, je me sens d’ici, alors qu’ils sont d’ailleurs. Je ressens le poids pesant des classifications faites par les adultes, où chaque être entre nécessairement dans une case bien définie, avec une étiquette dessus. »


C’est un sentiment, parfois même un malaise que ressentent les Juifs qui n’ont pas été élevés dans la religion, donc pour qui l’identité juive ne fait pas sens. C’était le cas de ma mère, née en France et qui ne voyait dans le judaïsme que cette différence marquée au fer rouge, parce qu’elle non plus n’avait pas reçu un enseignement religieux et qu’elle se trouvait en butte aux brimades des camarades d’école et même d’une institutrice.  Et pourtant, il est impossible d’échapper à la réalité. Si l’on n’a pas la conviction qu’être Juif a un sens, on est malheureux. On est le Juif des autres. Car ce sont eux qui nous désignent de façon négative, bien sûr. Et la guerre avec l’invasion allemande ne faisait que renforcer cette peur et ce malaise. 

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